top of page

Masterclass - Xavier Dolan - VF

Dimanche 5 octobre 2014 à 17h, rencontre avec Xavier Dolan au Forum des Images, animée par Pascal Mérigeau. Que Xavier Dolan soit un phénomène, personne ne le conteste. En premier lieu, il y a sa précocité : Mommy, Prix du jury à Cannes en mai dernier, est son cinquième film, à seulement 25 ans. Tous ont été présentés, remarqués et, souvent, primés dans des festivals majeurs.



De son âge, il a l’énergie, phénoménale et, pour certains, épuisante : Xavier Dolan semble ne jamais se poser, et s’arrêter rarement. Il en aurait le droit, pourtant, lui qui a débuté comme acteur quand il n’avait que 4 ans, il s’agissait de publicités, et qui a ensuite enchaîné films de cinéma et télévision.


Acteur, c’est ce qu’il voulait être, c’est ce qu’il a été. Et c’est pour l’être plus encore, et mieux à son goût, qu’il est devenu réalisateur, se dirigeant ainsi lui-même, dans J’ai tué ma mère (2009) et Les Amours imaginaires (2010), puis dans Tom à la ferme (2013), la première de ses réalisations qui ne soit pas née de sa propre imagination, adaptation d’une pièce (de Michel Marc Bouchard). Entre-temps, il y avait eu Lawrence Anyways (2012), avec Melvil Poupaud, qui pour beaucoup constitua un choc.


Dans ses films, également, ça n’arrête pas, ils sont bourrés jusqu’à la gueule de mouvement, de sensations, de sentiments et de musique. Ils sont aussi portés par un amour fou des acteurs et, plus encore peut-être, des actrices. Au premier rang de celles-ci, la sublime Suzanne Clément, à laquelle il lui plaît de confier des personnages d’enseignantes, dans J’ai tué ma mère, dans Lawrence Anyways, dans Mommy enfin, où elle forme avec Anne Dorval, également dans J’ai tué ma mère, un tandem renversant. Entre elles, le jeune cinéaste a placé Antoine Olivier Pilon, 16 ans au moment du tournage, rencontré à l’occasion du tournage de College Boy (2013), sur une chanson du groupe Indochine. Sans lui, Xavier Dolan l’affirme, il n’aurait jamais réalisé Mommy, film auquel il songeait depuis plusieurs années.


Lancé déjà sur un nouveau projet, un film en anglais avec Jessica Chastain, Xavier Dolan a accepté de se poser deux heures sur la scène du Forum des images, trois jours avant la sortie française de Mommy.

Xavier Dolan, fils d'un acteur-danseur, naît à Montréal en 1989. A peine six ans plus tard, on le découvre à la télévision dans plusieurs publicités pour une enseigne pharmaceutique. Amoureux du jeu, sa relation avec le cinéma s'impose très tôt et sa carrière d'acteur débute par plusieurs longs-métrages canadiens tels que J'en suis (1997), La Forteresse suspendue (2001), ou encore Suzie (2009). Un an plus tôt, avec la production franco-québécoise gore Martyrs, il pose, pour la première fois à l'écran, la pointe des pieds hors de ses frontières. Cette année 2009 est celle de la révélation. A partir d'un scénario auquel il pense depuis trois ans, Dolan réalise et produit à seulement vingt ans son premier long-métrage, J'ai tué ma mère, véritable coup de cœur du Festival de Cannes, où il concourt à la Quinzaine des réalisateurs. Avec ce film à l'inspiration autobiographique fantasmée, le jeune homme réussit une œuvre intime et réfléchie qui impressionne par son talent, sa maîtrise et sa polyvalence. Le casting révèle le talent de Anne Dorval et Suzanne Clément, qu'on retrouve dans tous ses films.


Boulimique de travail, le prodige écrit le scénario de son deuxième film en quelques mois et revient dès l'année suivante à Cannes (dans la catégorie "Un Certain Regard"), avec Les Amours Imaginaires où il met en scène la relation en péril d'un duo d'amis bouleversé par l'arrivée d'un jeune homme, se révélant source obsessionnelle de fantasmes. Une fois encore, Xavier Dolan affiche ses inspirations et impose son style : un cinéma d'auteur délibérément décalé et maniéré.


Pour son troisième long métrage, Laurence Anyways, qui raconte le combat d'un homme pour faire accepter à ses proches son désir de devenir une femme, il fait appel à deux comédiens français confirmés : Melvil Poupaud et Nathalie Baye. Le film est sélectionné à Cannes en 2012, à nouveau dans la section "Un Certain Regard". A vingt-trois ans, et en seulement trois réalisations, le Québécois pose ainsi les marques d'un cinéma personnel, devenant l'icône d'une certaine jeunesse exigeante, convaincue par ce cinéma où maturité et humour réjouissant ne sont pas incompatibles.


bottom of page