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MASTERCLASS NOOMI RAPACE ET ARIANE LABED

 

MASTERCLASS • CINÉMA

VENDREDI 20 DÉCEMBRE 2024

LES ARCS FILM FESTIVAL • 10H30

 

Le 20 décembre prochain, dans le cadre des Arcs Film Festival, Noomi Rapace et Ariane Labed, deux actrices emblématiques d’un cinéma résolument contemporain, se retrouveront pour une conversation exceptionnelle. Ce dialogue, animé par Fabienne Silvestre et Léolo Victor-Pujebet, sera l’occasion de plonger dans leurs univers respectifs et d’aborder la place des femmes dans le cinéma, qu’elles soient devant ou derrière la caméra.





Noomi Rapace : récits de transformations


Noomi Rapace, née en 1979 en Suède, grandit entre la Scandinavie et l’Islande, dans un environnement où le théâtre et la culture ont façonné son imaginaire. Très tôt, elle s’intéresse à l’art dramatique et débute à l’écran à l’âge de sept ans dans le film islandais Í skugga hrafnsins (1988), une première expérience qui, bien qu’anecdotique dans sa carrière, marque son entrée dans le monde du cinéma. Après des études au Skara Skolscen, elle intègre la scène théâtrale suédoise et se fait remarquer dans plusieurs productions, avant de s’imposer au cinéma avec des films tels que Daisy Diamond (2007) de Simon Staho, un rôle qui la propulse comme une interprète capable d’explorer des zones de souffrance et de rupture. Ce film, souvent ignoré dans les analyses, préfigure déjà l’approche viscérale qui caractérisera son jeu dans les années suivantes.


C’est avec Millénium (2009), adaptation des romans de Stieg Larsson par Niels Arden Oplev, qu’elle acquiert une reconnaissance internationale. Le rôle de Lisbeth Salander, qu’elle incarne avec une intensité physique et psychologique rare, devient un phénomène culturel. Ce personnage, profondément ancré dans les fractures de son époque – violences systémiques, domination patriarcale, quête d’émancipation – repose sur une ambiguïté complexe entre pouvoir et vulnérabilité. Noémie Rapace explore les blessures et la colère de Lisbeth non comme des motifs narratifs, mais comme des états incarnés, inscrits dans la chair et les silences. Ce rôle, qui aurait pu la cantonner à une image de figure rebelle, lui ouvre au contraire les portes d’une carrière internationale où elle choisira des projets aussi divers qu’exigeants.


Dans Prometheus (2012), dirigé par Ridley Scott, elle incarne Elizabeth Shaw, une scientifique confrontée à des dilemmes existentiels et biologiques. Ce film de science-fiction philosophique, qui interroge les origines de l’humanité, donne à Rapace un rôle où le corps devient un site de conflit entre autonomie et intrusion. La scène d’auto-chirurgie, emblématique du film, traduit cette tension de manière presque métaphysique : comment un corps peut-il être à la fois un instrument de survie et une limite infranchissable ? Ce type de rôle, qui exige une physicalité extrême, permet à l’actrice de travailler sur des thématiques récurrentes dans sa carrière : la transformation, le seuil, et la lutte contre des forces oppressives.


Noomi Rapace poursuit cette exploration des limites avec des films comme Dead Man Down (2013), où elle interprète une femme marquée par une vengeance personnelle, et The Drop (2014), aux côtés de Tom Hardy, où elle donne vie à un personnage confronté à des dilemmes moraux complexes. révèlent une aptitude à transcender les archétypes du thriller ou du drame pour explorer les nuances de la violence et de la survie, où chaque geste ou regard devient une tentative d’inscrire une humanité résistante au sein de récits souvent dominés par des forces oppressives.


Avec Lamb (2021), réalisé par Valdimar Jóhannsson, Noomi Rapace revient à un cinéma plus introspectif, où le lien entre humanité et animalité est interrogé dans un cadre minimaliste. Le film, jouant sur les tensions entre l’intime et le mythologique, lui offre un rôle où l’économie de gestes et de mots révèle une intériorité dense. Rapace construit un personnage en perpétuel dialogue avec l’environnement qui l’entoure, où le silence devient une force narrative. Ce choix de projets, souvent en marge des grandes productions, traduit une volonté de travailler sur des récits qui interrogent les frontières entre le réel et le symbolique.


Ariane Labed : Corps en tension, récits en rupture


Ariane Labed, née en 1984 à Athènes, trouve dans son enfance en Grèce une source d’inspiration qui imprègne toute sa carrière. Fille d’un père pianiste et d’une mère enseignante, elle grandit dans un environnement où les arts et la réflexion critique occupent une place centrale. Après des études en art dramatique à l’université de Montpellier, elle cofonde la compagnie Vasistas, qui explore un théâtre expérimental mêlant gestes, sons et performances, une approche qui définira également son travail au cinéma.


Labed fait ses débuts sur grand écran avec Attenberg (2010), un film d’Athina Rachel Tsangari ancré dans une Grèce en crise. Elle y interprète Marina, une jeune femme qui, confrontée à la mort de son père, explore les limites de sa relation au désir et à l’altérité. Ce rôle, qui lui vaut la Coupe Volpi de la meilleure actrice à Venise, repose sur une approche où le corps devient le centre d’une narration fragmentée. L’actrice ne cherche pas à « habiter » son personnage au sens classique ; elle travaille plutôt sur des tensions entre gestuelle mécanique et spontanéité, créant une étrangeté qui perturbe les cadres normatifs.


Dans Fidelio, l’odyssée d’Alice (2014), elle poursuit cette exploration en incarnant une mécanicienne à bord d’un cargo, confrontée aux contradictions entre sa liberté et ses attachements sentimentaux. Ce rôle, qui lui vaut une nomination au César du meilleur espoir féminin, met en lumière une actrice capable de traduire des dilemmes universels sans jamais céder aux clichés. Ariane Labed interroge dans ce film la solitude et la liberté, non comme des opposés, mais comme des expériences coexistantes.

Ses collaborations avec Yorgos Lanthimos (The Lobster, 2015) et Athina Rachel Tsangari (Chevalier, 2015) approfondissent sa réflexion sur les cadres narratifs. Ces films, marqués par une esthétique de la distanciation et de l’absurde, permettent à Labed de travailler sur des personnages qui semblent à la fois inscrits dans un contexte social et détachés de toute contingence immédiate. Par son jeu minimaliste, elle révèle les failles des récits, ouvrant des espaces d’interprétation multiples.


Avec Olla (2019), son premier court-métrage en tant que réalisatrice, Labed interroge à son tour les normes sociales à travers l’histoire d’une femme confrontée à des attentes oppressives. Ce film, empreint d’humour et de malaise, prolonge sa réflexion sur les stratégies de résistance face aux cadres rigides du cinéma et de la société.


 

Ce dialogue, animé par Fabienne Silvestre et Léolo Victor-Pujebet, sera l’occasion de plonger dans les univers respectifs de Noomi Rapace et Ariane Labed et d’aborder la place des femmes dans le cinéma, qu’elles soient devant ou derrière la caméra.


 

MASTERCLASS NOOMIE RAPACE ET ARIANE LABED

VENDREDI 20 DÉCEMBRE 2024

LES ARCS FILM FESTIVAL • 10H30






en partenariat avec







Notre partenaire : Les Arcs Film Festival


Événement culturel majeur, le festival a pour vocation de promouvoir la diversité du cinéma européen et de faire découvrir les nombreux talents que compte notre continent.

Installé au cœur des Alpes, dans l’un des plus beaux domaines skiables au monde, le festival est l’occasion de profiter des premières neiges et de séances de cinéma tout au long de la journée en présence des cinéastes et comédiens. Tout cela dans une ambiance festive avec des soirées inoubliables, des animations, des concerts et des DJ.

Le festival propose une programmation ambitieuse, composée d'une centaine de films venus de tous les pays d’Europe (en incluant la Turquie et l'Ukraine).

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