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MASTERCLASS LUDIVINE SAGNIER

Dernière mise à jour : 7 juin

DIALOGUE • CINÉMA

SAMEDI 24 MAI 2025

LES RENDEZ-VOUS DE LA PRESQU'ÎLE


Dans le cadre des Rendez-vous de la Presqu’île organisés au Cap Ferret, HORSCHAMP est invité le 24 mai pour une masterclass exceptionnelle. Animée par Léolo Victor-Pujebet et Mathieu Morel, cette rencontre prendra la forme d’une conversation rétrospective avec Ludivine Sagnier. L’occasion d’un dialogue libre, centré sur ses grands rôles, ses méthodes de travail, ses amitiés artistiques, son engagement et sa vision du métier.


Révélée au début des années 2000 par François Ozon - Gouttes d’eau sur pierres brûlantes, Huit Femmes, Swimming Pool - Ludivine Sagnier a construit un parcours dense et éclectique, jalonné de rencontres déterminantes avec Claude Miller, Christophe Honoré, Claude Chabrol ou Alain Resnais, et d’incursions marquantes dans le théâtre, la série (The Young Pope, Lupin) ou le cinéma international, de Hirokazu Kore-eda à Paolo Sorrentino. Elle incarne aussi bien les effrontées que les femmes silencieusement dévorées, des amoureuses mutines, figures troubles, mères instables ou résistantes à l’ordre symbolique.


Elle dirige aujourd’hui la section acteur de l’école Kourtrajmé fondée par Ladj Ly en Seine-Saint-Denis, où elle enseigne sans dogme ni nostalgie, avec un désir manifeste de transmission émancipée.


Cette conversation publique sera aussi un moment pour revisiter la multiplicité de ses visages, de la fée Clochette à Lily dans Pieds nus sur les limaces, de Madeleine dans Les Bien-Aimés à la météorologue sacrifiée de La Fille coupée en deux, autant de rôles à travers lesquels s’écrit, en creux, un certain corps contemporain du cinéma français.



Ce rendez-vous, nous l’avons pensé comme une conversation - pas un survol de carrière, pas un portrait en pied, mais une traversée, peut-être, à hauteur d’élan, de méthode.


Ludivine Sagnier est apparue tôt, presque par accident. Un jour, elle accompagne sa sœur à un casting, et c’est elle qu’on choisit. Elle tourne, elle double, apprend. Au conservatoire de Versailles, elle reçoit deux premiers prix. Mais ce qui se joue là n’a rien d’un tremplin ou d’un plan. Ce n’est pas une course en avant. Il y a chez elle, déjà, quelque chose de contenu. Un rapport au temps qui refuse l’urgence. Une intuition, peut-être, que ce métier ne vaut que s’il creuse une nécessité. Nécessite… 

À dix-sept ans, elle part. Gagne sa vie, prête sa voix, organise des concerts, fait de la presse. Elle traverse des territoires, cherche semble-t-il un terrain qui ne soit pas dicté. Et puis vient Gouttes d’eau sur pierres brûlantes, de François Ozon. Un film d’exposition intérieure. Quelque chose s’ouvre. Une manière de se tenir. De se rendre visible sans se livrer. Avec Huit femmes, puis Swimming Pool, l’apparition devient centrale. Le cinéma, soudain, s’arrête sur elle. Mais ce regard, elle ne le reconduit pas. Elle ne le prolonge pas. Elle le déplace. Le corps qu’on croit avoir vu, elle le retire de la répétition. Ce n’est pas une esquive, c’est un choix. Une ligne de conduite. Attendre que le trouble revienne autrement. Ne jamais jouer pour affirmer, toujours pour interroger. Et avancer ainsi : par adhésion, par transformation lente, par effacement partiel. Et dans ce mouvement naît une manière d’être actrice.


Ce qu’on appelle carrière, chez elle, s’écrit par fragments, par intensités. La Petite Lili, La Fille coupée en deux, Un secret, Les Chansons d’amour, Pieds-nus sur les limaces, La Ruche… Les regards de Claude Chabrol, Claude Miller, Alfonso Cuaron, Paolo Sorrentino, Christophe Honoré, Hirokazo Kore Eda se posent sur elle : autant de figures traversées, cabossées parfois, décentrées toujours. Elle ne surjoue pas la complexité. Elle la laisse infuser. Et parle d’un vertige. D’un vertige qu’il faut apprivoiser, sans perdre l’équilibre. D’un abandon qu’on atteint en gardant la main. Elle ne cherche pas l’émotion. Elle la laisse advenir. S’y rend disponible. « La passion reste en suspend dans le monde, dis Duras, prête à traverser les gens qui veulent bien se laisser traverser par elle ». Serais-ce cela, jouer ? 

Et puis il y a les gestes moins visibles. Un festival de cinéma à Fleury-Mérogis. Des projections organisées dans une prison. Un jury de détenus et de surveillants. Des débats entre mondes qui ne se croisent jamais. Des films projetés dans des lieux qui n’ont pas été pensés pour eux. Et cela semble plus relever de la vision que du militantisme. Le cinéma comme forme de contact. Circulation d’énergie. Et cette circulation, elle la poursuit aujourd’hui à l’école Kourtrajmé, où elle dirige la section acteur. Elle y transmet ce que l’école ne dit pas. Ce qu’on ne peut formaliser. 


Le 24 mai, nous ne reviendrons pas seulement sur les films, mais sur ce qui les traverse. Une pensée du jeu, une éthique du choix, une manière de rester fidèle à soi sans jamais se refermer. Une actrice qui avance sans bruit, mais avec une intensité qui, elle, ne se dément jamais.





MASTERCLASS LUDIVINE SAGNIER


DIALOGUE • CINÉMA

SAMEDI 24 MAI 2025

LES RENDEZ-VOUS DE LA PRESQU'ÎLE



 
 
 

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