L'HEURE PASSÉE AVEC DIDIER VARROD

Rédaction
21 oct.
2 min de lecture

DIALOGUE • MUSIQUE

LUNDI 13 OCTOBRE 2025

STUDIO MAGMA

Pour sa troisième émission radiophonique en partenariat avec le Studio MAGMA, HORSCHAMP est heureux de convier Didier Varrod, directeur musical des antennes de Radio France. Une conversation avec Léolo Victor-Pujebet autour de la voix, de la fidélité, de la radio comme lieu d’hospitalité, et de la chanson comme mémoire vivante du monde.

Né à Pau, formé par les ondes et les 45 tours, Varrod découvre très tôt la musique comme manière de respirer. De la radio communautaire des années 1980 à la direction du service public, il suit une même trajectoire d’attention : relier, transmettre, offrir des passages d’une oreille à une autre.

Depuis 2019, il imagine à Radio France des formes d’écoute capables de recréer de la présence : piano-voix dans l’auditorium, croisements entre chanson, orchestre et scène indépendante. Son Hyper Weekend Festival prolonge cette tension vers l’intensité, cette envie de rendre à l’écoute sa charge d’invention.

Son regard sur la chanson s’enracine dans la mémoire collective. La chanson fait société parce qu’elle accompagne les gestes quotidiens, les joies et les séparations. Elle traverse les époques sans se soucier de la mode. Elle relie les vivants par les souvenirs qu’elle réveille. Didier Varrod voit dans cette continuité une responsabilité : celle de préserver la place du sensible dans les institutions publiques. Choisir une chanson, la diffuser, l’introduire à l’antenne, ce n’est pas seulement partager un goût. C’est proposer une manière d’habiter ensemble.

Lorsqu’il parle de son travail, il évoque rarement les chiffres, les tendances ou les stratégies. Il parle de ce qu’il appelle la “tenue de l’écoute”. Tenir, pour lui, signifie demeurer attentif, résister à la distraction, accueillir le trouble. Dans un monde saturé de sons, il cherche des silences qui permettent à la musique de respirer. L’écoute devient un art de vivre. Elle exige de la patience, une forme de lenteur, une manière d’être disponible à ce qui advient.

Son parcours suit une logique d’amitié. Les artistes qu’il accompagne ne forment pas un catalogue, mais une constellation. Chaque rencontre déplace un peu la précédente. Les liens se prolongent dans le temps, se réinventent. Cette fidélité ne repose pas sur la nostalgie mais sur la confiance. La radio, sous sa direction, se transforme en lieu d’hospitalité. Une maison où la musique retrouve sa dimension humaine, où la voix garde sa fragilité, où l’émotion reste à hauteur d’homme.