L'HEURE PASSÉE AVEC DAMIEN JALET
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DIALOGUE • DANSE
JEUDI 16 OCTOBRE 2025
STUDIO MAGMA
Pour sa cinquième émission radiophonique en partenariat avec le Studio MAGMA, HORSCHAMP est heureux de convier le chorégraphe Damien Jalet.Une conversation autour du corps, du mystère du geste et de ce que la danse sait peut-être mieux que les mots.
Né à Bruxelles, formé d’abord au théâtre avant d’y renoncer, Damien Jalet entre en danse par accident : un soir de club, un chorégraphe le remarque, le convie à sa compagnie. Le hasard devient tournant, le corps devient langue. Depuis, Jalet explore le monde comme une matière en mouvement, où chaque lieu devient un organisme, chaque geste un paysage. La danse s'inscrit pour lui au-delà du langage, une façon d’habiter le réel et d’y laisser passer l’énergie, les ondes, la mémoire, la gravité, le sacré. C’est une forme d’archéologie du vivant, où les muscles enregistrent ce que la conscience ignore.
De Babel à Yama, de Vessel à Planet [wanderer], son œuvre se déploie comme une cosmogonie : une suite de métamorphoses où les corps, les matières et les éléments dialoguent. La scène y devient un laboratoire d’équilibres et d’états, un lieu où la science rejoint la poésie. Chez lui, le mouvement semble révéler ce qui, dans le monde, cherche encore à se dire. L’eau, la poussière, la glace, la fécule, la gélatine : ces matériaux qu’il sculpte avec le plasticien Kohei Nawa ou le compositeur Ryuichi Sakamoto participent d’une même recherche : celle d’une physicalité élargie, où le vivant et le non-vivant respirent ensemble.
Il écoute beaucoup, chorégraphie comme on tend l’oreille. Ses collaborations dessinent une géographie intime : Marina Abramović, Paul Thomas Anderson, Jacques Audiard, Madonna, JR, les danseurs du Nederlands Dans Theater ou de l’Opéra de Paris. Toutes naissent d’un même désir de vibration : celui de traverser. Car ce qu’il poursuit, ce n’est pas la forme mais le passage : l’instant où la matière, le corps, la pensée s’accordent pour laisser affleurer quelque chose d’antérieur au langage.
Lorsqu’il évoque Madonna, c’est l’enfant qui parle encore, celui de onze ans, foudroyé un soir de télévision par une femme qui faisait de son corps un instrument total. Ce premier choc contient déjà tout son geste à venir : la liberté, la métamorphose, la spiritualité du charnel, la puissance de la scène comme espace de transfiguration. Plus tard, lorsqu’il travaillera à ses côtés, ce souvenir d’adolescent viendra se refermer comme un cercle, réconciliant l’admiration et la création, l’idole et le compagnon d’œuvre.
Damien Jalet cherche. Il parle de la danse comme d’une force centrifuge, d’un art qui oblige à recommencer chaque soir, à réinventer la chute et l’équilibre. Il dit que l’abandon est une conquête, que l’erreur peut devenir un miracle, que la gravité est sa muse. Il enseigne que le mouvement n’est pas affaire de contrôle mais de foi : on initie, puis on laisse circuler.
Dans cet entretien avec Léolo Victor-Pujebet, il est question de transe, d’énergie, de club et de rituel, de Madonna et de mythologie, de la poussière, de gravité et d’équilibre, de rêve et de matière. Il y est question, plus simplement, de ce qui nous relie : ce fil invisible entre l’humain, le non-humain et ce qui, en nous, s'apprête à danser.
L'HEURE PASSÉE | HORSCHAMP x Studio MAGMA.
CONVERSATION AVEC DAMIEN JALET
DIALOGUE • DANSE
JEUDI 16 OCTOBRE 2025
STUDIO MAGMA
événement réservé aux adhérents HORSCHAMP




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