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Rétrospective Philippe Faucon

Depuis vingt-cinq ans que tourne Philippe Faucon, il flotte sur son cinéma, sinon un malentendu (la critique ayant bien accueilli chacun de ses huit longs métrages), du moins une image faussée, celle d’un naturalisme bon teint adossé au didactisme sociologique. En effet, l’attention du cinéaste pour les minorités, et plus fréquemment pour les personnages de souche maghrébine, a probablement fait écran à sa mise en scène, lui donnant l’apparence d’une entreprise de représentation sociale, propre à compenser le penchant narcissique du cinéma français. On eut donc tôt fait de conclure à son asservissement au sujet comme à son manque de style. Il faut rappeler qu’il n’en est rien, et que l’arbre thématique, aussi chargé soit-il, ne suffit pas à dissimuler un geste affûté d’épure et de soustraction, plus proche de Robert Bresson que de Maurice Pia