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Masterclass - Charlotte Gainsbourg - VF

Mercredi 12 février 2014 à 19h30, rencontre avec Charlotte Gainsbourg au Forum des Images, animée par Pascal Mérigeau. Elle a obtenu son premier rôle à l’âge de douze ans. Elle a depuis été récompensée par deux César et un Prix d’interprétation à Cannes en 2009. Parallèlement au cinéma, elle poursuit une belle carrière de chanteuse. Ses choix, ses aspirations, ses expériences, Charlotte Gainsbourg vient nous en parler à l’occasion d’une master class exceptionnelle.



S’il est vrai que naître l’enfant d’une vedette ne constitue en rien la garantie d’un avenir doré, qu’en est-il de ceux dont et la mère et le père sont des célébrités ? Charlotte Gainsbourg s’est probablement interrogée à ce sujet, mais la vie ne lui a peut-être pas laissé le temps de répondre. Pas dans un premier temps, en tout cas, car très vite elle s’est trouvée lancée, avec à 13 ans un rôle dans Paroles et Musique (1984), où elle incarne la fille de Catherine Deneuve. Une première apparition remarquée, mais dont rien ne permet d’affirmer qu’elle connaîtra une suite. Celle-ci vient sans tarder, et elle fait l’effet d’un coup de tonnerre : dans L’Effrontée (1986), le film de Claude Miller, elle se montre irrésistible d’innocence et de maîtrise de soi, et se voit décerner le César du Meilleur Espoir Féminin. Sous la direction de Claude Miller, elle est aussi La Petite Voleuse (1988), elle tourne avec son père (Charlotte for ever, 1986), avec sa mère devant la caméra d’Agnès Varda (Jane B. par Agnès V., Kung-Fu Master), mais affirme ignorer encore si ses désirs profonds la portent réellement vers le métier de comédienne. Il faudra l’étourdissant Merci la vie de Bertrand Blier pour qu’enfin Charlotte Gainsbourg le métier qu’elle veut faire est bien celui-là. C’était en 1990, elle n’avait pas encore 20 ans, et de film en film pendant une petite décennie elle s’aguerrit, jusqu’à ce que Ma femme est une actrice, le premier film d’Yvan Attal, son compagnon, lui offre de connaître un succès personnel. Sa carrière prend alors un tour international, c’est ainsi qu’aux États-Unis elle tourne sous la direction d’Alejandro Gonzáles Iñarritu (21 grammes) et participe à l’aventure dylanienne orchestrée par Todd Haynes (I’m Not There). 2009 marque pour elle un tournant décisif, à travers sa rencontre avec Lars von Trier, dont elle devient en un film, le controversé et passionnant Antichrist, l’actrice préférée. Dans le rôle d’une mère dévastée par la mort de son enfant, elle fait montre d’une audace et d’une intelligence de jeu qui ne pouvaient en effet que subjuguer le sombre Danois. Lequel l’a depuis distribuée dans Melancholia, puis dans Nymphomaniac, dont la première partie est dans les salles françaises depuis le 1er janvier dernier. Les raisons de convier Charlotte Gainsbourg à donner sa master class n’ont jamais manqué, à l’événement il fallait seulement un prétexte, le voici trouvé.

Filleule de Yul Brynner, Charlotte Gainsbourg est initiée très tôt au piano, et songera longtemps à se diriger vers la peinture. Sur un plateau de cinéma dès l'âge de 12 ans (elle incarne la fille de Catherine Deneuve dans Paroles et Musique), elle se fait connaître par une chanson, Lemon incest, interprétée en duo avec son père, qui lui écrira par la suite un album entier, Charlotte for ever, titre également d'un film, controversé, qu'il réalisera en 1986. Le grand public découvre l'actrice en 1985 dans L' Effrontée de Claude Miller. Son émouvante composition de jeune fille rebelle et complexée lui vaut le César du Meilleur espoir féminin. Miller lui offre trois ans plus tard un nouveau rôle d'enfant sauvage dans La Petite Voleuse.


Formant avec Anouk Grinberg un tandem détonant dans Merci la vie de Blier, elle impose un talent et une personnalité propres, faisant oublier sa prestigieuse ascendance, ce qui ne l'empêche pas de tourner sous la direction de son oncle, Andrew Birkin (Cement Garden en 1993, son premier film en anglais), ou de son beau-père Jacques Doillon (Amoureuse). Pourtant, dans les années 90, Charlotte Gainsbourg est peu sollicitée par un cinéma français qui semble lui reprocher de ne plus être l'adolescente farouche de ses débuts. On signalera cependant la sortie en 1996 de Love etc. et de la coproduction européenne Jane Eyre.


Se révélant aussi douée pour la comédie que pour le drame, Charlotte Gainsbourg décroche en 2000 un César du Meilleur Second rôle grâce à La Bûche, film qui lui permet aussi de renouer avec le succès populaire. Un an plus tard, on la retrouve dans le premier long d'Yvan Attal, Ma femme est une actrice, regard décalé sur le métier de comédien, doublé d'une déclaration d'amour d'un cinéaste à sa compagne, rencontrée onze ans plus tôt sur le tournage d'Aux yeux du monde - le couple poursuit sa collaboration avec Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants en 2004.


Naviguant entre gravité (L'Un reste, l'autre part) et légèreté (Prête-moi ta main), Charlotte Gainsbourg est sollicitée par les talents les plus originaux du cinéma français, tels Moll et son inquiétant Lemming en 2005 ou Gondry et sa farfelue Science des rêves en 2006. Mais celle qui enregistre en 2006 un deuxième album entièrement en anglais, mène désormais une carrière internationale : épouse de Sean Penn dans 21 grammes d'Inárritu en 2004, elle tourne en Argentine The Golden door (2006), film d'époque de l'Italien Crialese avant de rejoindre le luxueux casting de I'm not there, évocation de la vie de Dylan par Todd Haynes et d'être dirigée par le Danois provocateur Lars von Trier dans Antichrist, film d'épouvante présenté à Cannes en 2009. Honorée du prestigieux Prix d'Interprétation Féminine pour ce film, l'actrice poursuit dans le registre dramatique, en vivant une relation tortueuse avec Romain Duris dans le troublant Persécution de Patrice Chéreau, avant d'interpréter une mère de famille frêle mais déterminée dans L'Arbre de Julie Bertuccelli.


En 2011, Charlotte retrouve le réalisateur Lars von Trier pour son film Melancholia, une histoire de mariage et de fin de vie sur la Terre, dans lequel elle donne la réplique à Kirsten Dunst. Elle accompagne par la suite les débuts d'acteur du rocker Pete Doherty dans Confession d'un enfant du siècle, l'adaptation de l'oeuvre de Musset par Sylvie Verheyde. L'année suivante, le réalisateur danois fait de nouveau appel à elle pour les polémiques Nymphomaniac - Volume 1 et Volume 2, longs métrages érotico-dramatiques initialement prévus en un seul et même film, mais finalement divisés en deux à la demande des producteurs.


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