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Masterclass - Jerry Schatzberg - VO

Jeudi 29 septembre 2011, rencontre avec Jerry Schatzberg au Forum des Images, animée par Pascal Mérigeau. Portrait d’une enfant déchue, Panique à Needle Park, L’Épouvantail. Trois films en trois ans, de 1970 à 1973, trois films majeurs dans l’histoire du cinéma. Il existe peu d’exemples de réussite aussi immédiate, aussi éblouissante, que celle constituée par le triple coup de maître exécuté par Jerry Schatzberg. Lorsqu’à l’aube des années 70, cet enfant de New York (il est né dans le Bronx le 26 juin 1927) réalise son premier film, son monde est celui des top models et des stars du rock, dont il est depuis une dizaine d’années le photographe vedette. Proche de Bob Dylan, des Stones, d’Andy Warhol, il demeure un solitaire et c’est en outsider qu’il entre en cinéma. S’inspirant du destin et de la personnalité d’un grand mannequin de l’époque, il compose Portrait d’une enfant déchue à partir de la confession, enregistrée dans une maison de bord de mer, d’une ancienne égérie de la mode : plus que d’un portrait, il s’agit en vérité d’un puzzle, qui s’organise autour du visage de Faye Dunaway. L’actrice venait de tourner Bonnie and Clyde, elle avait partagé la vie de Schatzberg, elle est sublime dans le film.



Le cinéaste enchaîne avec Panique à Needle Park, qui décrit la vie de jeunes héroïnomanes new-yorkais et révèle Al Pacino, dont c’est seulement le deuxième film, et le premier grand rôle. Puis Schatzberg associe le jeune acteur à Gene Hackman dans L’Épouvantail. Pacino incarne un marin à la dérive, Hackman un repris de justice qui rêve d’ouvrir une station de lavage de voitures, ensemble ils font la route, le film remporte la Palme d’or en 1973.


Le succès que connaissent et Panique et L’Épouvantail ne modifie pas la personnalité de Schatzberg, tournée exclusivement vers les sujets atypiques : portrait d’une jeune voleuse de voitures (Vol à la tire, 1976), plongée dans le monde de la politique (La Vie privée d’un sénateur, 1979), ou remake, avec Gene Hackman, de L’Incompris de Comencini (1984). En 1989, il porte à l’écran le livre de Fred Uhlman “L’Ami retrouvé”, dans une adaptation signée Harold Pinter. Suivent dix années de silence, qui prennent fin lorsque Schatzberg réalise The Day the Ponies Come Back, avec Guillaume Canet, lequel le cite régulièrement comme son cinéaste préféré.

Jerry Schatzberg est l'un des artisans majeurs de la renaissance du cinéma américain des années 70, mais, à la différence de nombre de ses confrères, il ne sort ni de l'université, ni de la télévision. Natif de Manhattan, Jerry Schatzberg a d'abord été l'un des plus brillants photographes des années 60 -travaillant notamment pour Vogue et McCall's- avant de réaliser, en 1970, son premier long métrage : Portrait d'une enfant déchue, avec Faye Dunaway.


Evocation de la chute d'une mannequin, le film annonce les drames que le cinéaste met en scène par la suite : Panique à Needle Park (1971) et, surtout, L'Epouvantail (1972). Tandis que le premier est présenté à Cannes en 1971, le second remporte la Palme d'or deux ans plus tard et impose définitivement son auteur auprès du public. Si, avec Vol à la tire (1976), Jerry Schatzberg oeuvre dans un registre plus proche de la comédie, il ne tarde pas à revenir à des films plus graves dès La Vie privée d'un sénateur (1979), et poursuit ainsi avec Show Bus (1980), Besoin d'amour (1983), No small affair (1984) et La Rue (1987).


Tournant peu – seulement douze films en trente ans – et, donc, peu médiatisé, Jerry Schatzberg connaît cependant un regain de popularité en 1989, avec L'Ami retrouvé, film dans lequel il parle de ses racines juives. Il faut cependant attendre plus de dix ans avant qu'il ne tourne son film suivant, The Day the ponies come back (2000). Fidèle au Festival de Cannes, Le cinéaste est membre du jury pour l'édition 2004.


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